Le 30 novembre 2020
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
Montréal (Québec) – Aujourd’hui, Régine Laurent a présenté certaines des conclusions préliminaires de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse. Bon nombre des points présentés par CARE Jeunesse lors du témoignage de la Présidente Jennifer Dupuis ont été repris par Mme Laurent ce matin. Si la nécessité de soutenir les jeunes qui dépassent l’âge de prise en charge a été mentionnée, le besoin urgent de répondre à la crise à laquelle les jeunes relevant du système de protection de la jeunesse sont confrontés en raison de la pandémie reste un point important qui n’a pas été abordé. Contrairement aux autres provinces, le Québec n’a pas imposé de moratoire sur la sortie du système en raison de l’âgependant la pandémie, laissant de nombreux jeunes vulnérables qui sont déjà dans des situations difficiles vieillir à sortir du système à un moment où les ressources sont encore moins disponibles. En outre, le Québec est la seule province qui n’offre pas de services de soins prolongés, à l’exception d’un petit groupe particulier admissible à un soutien social pendant une année supplémentaire, ce qui rend d’autant plus urgente la nécessité d’apporter un soutien dès maintenant.
La Commission a expliqué aujourd’hui qu’un directeur national superviserait les agences de protection de la jeunesse dans la province, en veillant à l’uniformité des normes et à l’application de la loi. La nécessité d’une uniformité est essentielle dans la mesure où l’application de la loi et les méthodes d’intervention diffèrent fortement d’un bout à l’autre de la province. Toutefois, il sera nécessaire de s’assurer qu’il existe un lien entre le directeur et les bénéficiaires des services ainsi que les intervenants de première ligne, sinon cela ne fera qu’ajouter un nouveau palier de bureaucratie à un système qui a déjà souffert de celui qui a été créé avec la fusion des services sociaux et de santé en 2015. Mme Laurent a souligné la nécessité d’intégrer les voix des jeunes et de leurs familles dans la prestation des services, et cela doit être permanent et à tous les niveaux. Les bénéficiaires des services doivent être consultés régulièrement, et des modifications doivent être apportées à l’application de la loi et à la prestation des services en fonction de leur expérience. Il faut espérer que des recommandations concrètes seront formulées en avril pour expliquer comment le directeur national veillera à ce que ces voix soient entendues et que leurs suggestions soient mises en œuvre.
Si la Commission s’est penchée sur l’importance de la stabilité et de la continuité du service, elle n’a pas mentionné la manière dont le roulement élevé, l’épuisement professionnel et la surcharge des travailleurs de première ligne seraient traités. Pour assurer la stabilité et la continuité du service, les prestataires de services doivent être adéquatement équipés, soutenus et rémunérés pour le travail difficile qu’ils effectuent.
Nous demandons à nouveau au gouvernement du Québec d’imposer un moratoire sur la sortie du système en raison de l’âge, car la disposition de la loi évoquant la possibilité pour un jeune de continuer à être pris en charge n’est pas interprétée et appliquée uniformément dans toute la province. Nous attendons avec impatience de voir comment les recommandations complètes du mois d’avril permettront de s’assurer que les jeunes qui ne sont plus pris en charge soient soutenus de manière adéquate, que les prestataires de services soient soutenus de manière adéquate et que les barrières bureaucratiques soient éliminées pour optimiser la prestation des services.
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